
Avec Pierre ou les Ambiguïtés nous reprenons le fil d’une fiction poétique. La question « Que faire ? » du précédent spectacle (Chez les nôtres) est cette fois portée par le héros de Melville au travers d’un drame somptueux.
Pierre, un riche et beau jeune homme américain d’origine «aristocratique», vit à la campagne avec sa mère et sa délicieuse fiancée Lucy. Cette vie paisible est bientôt perturbée par l’apparition d’une mystérieuse inconnue, Isabelle, qui révèle à Pierre être sa sœur cachée, une enfant illégitime du père. Bouleversé par ce récit, d’abord hésitant quant à sa véracité, Pierre décide de réparer cette injustice au prix de lourds sacrifices. Mais bientôt le doute surgit. Isabelle est-elle véritablement sa soeur ?
PRESSE (extraits) :
Dans le précédent spectacle « Chez les nôtres », le Moukden Théâtre mettait en regard d’une adaptation de « La Mère » de Maxime Gorki des textes écrits autour de « L’Insurrection qui vient » du Comité invisible. C’était passionnant. Ici, c’est un autre texte de Melville, L’Escroc à la finance. Le spectacle y gagne quelques plaisantes digressions qui font une sorte d’écho renversé au propos du roman. C’est de la haute dramaturgique de précision, mais cela ne fait guère le poids devant l’attraction que procure sur le spectateur (comme sur le lecteur) l’étrange personnage d’Isabelle dont on se demande s’il ne revient pas d’entre les morts. Jean-Pierre Thibaudat – Rue 89
Ce qui frappe d’emblée au vu de ses deux dernières réalisations, « Chez les nôtres » et « Pierre ou les ambiguïtés », c’est avant tout un plaisir du jeu inouï qui confère aux spectacles qu’il présente une vigueur réjouissante. Voilà peut-être pour le « théâtre joyeux »… Dans « Pierre ou les ambiguïtés » d’après Herman Melville, cela saute aux yeux, et une gamme complète de différents registres de jeu nous est ainsi proposée par l’équipe en place sur le plateau. Une gamme complète bien évidemment mise au service d’un discours dont le trait s’affermit de spectacle en spectacle. Il apparaît en effet à l’évidence que cette dernière réalisation du Moukden-Théâtre dirigée par Olivier Coulon-Jablonka (…) creuse le même sillon, approfondit la réflexion menée dans « Chez les nôtres. » (…) L’intérêt du questionnement ici, c’est qu’elle épouse étroitement, je le répète, la question théâtrale. Théâtre dans le théâtre dans son éternelle mise en abîme, commentaire du commentaire que ne cesse de proposer le Moukden-Théâtre, le jeu a de quoi fasciner. Jean-Pierre Han – Revue Frictions
On avait découvert le Moukden Théâtre au festival Impatience avec un montage/frottage réussi. Alors, le collectif posait la question « Que faire ? ». Il poursuit aujourd’hui sa réflexion esthétique et politique à l’Echangeur avec « Pierre ou les Ambiguïtés ». Même principe du montage, défi monstre de l’adaptation des textes de Melville. En résulte un spectacle passionnant, aux partis pris radicaux et parfois peu évidents mais toujours intelligents. Laura Plas – Les Trois Coups.com