Paris Nous Appartient (2014)

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Paris Nous Appartient

Composée à l’occasion de l’exposition universelle de 1867, La Vie Parisienne est un hymne apparemment superficiel à un Paris superficiel, un Paris du plaisir sans lendemain, objet de tous les phantasmes et de tous les désirs, un Paris pacifié où les touristes du monde entier viennent se divertir et profiter des fétiches de la marchandise moderne : une ville de fête.
Mais derrière les mélodies enchantées d’Offenbach, on devine en creux le vertige et la réalité d’une ville en pleine mutation. Haussmann construit une ville adaptée à une nouvelle forme de capitalisme dominé par les puissances financières et industrielles, entrainant une transformation sociale radicale avec l’émergence de violents antagonismes de classes.

« Tout tourne, tourne, tourne ; tout danse, danse, danse ».

La France se réveille bientôt de cette nuit d’ivresse avec le désastre militaire de Sedan et une crise économique sur les bras. Nous sommes en 1867, quelques années avant la Commune de Paris, le vaudeville rencontre la tragédie. Paris est le théâtre de cette confrontation.

Et en 2014, alors que le Grand Paris étend ses territoires et gère ses flux, c’est en banlieue que se trouve le véritable théâtre des opérations.

PRESSE (extraits) :

Il faut bien du talent pour mêler des éléments aussi disparates que les chansons d’Offenbach tirées de son opérette « La Vie parisienne » (1866), une réflexion sur le régime du second Empire coincé entre deux révolutions réprimées dans le sang (1848 et la Commune), une description de la croisade immobilière du baron Haussmann et la vie des Parisiens d’aujourd’hui. Si le projet du Grand Paris vous est indéchiffrable, alors il faut courir à ce Paris nous appartient(…) Vous en ressortirez le cerveau au travail, tout en ayant bien ri. Emmanuelle Bouchez – Télérama

C’est osé, c’est gonflé que de s’emparer d’un sujet politique aussi épineux dans une adresse au public qui fait appel à son intelligence. On rit beaucoup, on applaudit le jeu des acteurs qui poussent l’opérette sans être chanteurs pour autant. Marie Josée Sirach – L’Humanité

La mise en scène est d’une efficacité tranchante, les acteurs (tous bons) se glissent dans les différents rôles grâce à des enchainements situation plein de drôlerie et de significations. On s’amuse beaucoup dans ce spectacle. Les dents grincent aussi. (…) Un régal. Catherine Tricot – Regards.fr

Comme à l’accoutumée le mix des matériaux est réalisé avec brio. (…) Paris nous appartient ressemble d’une certaine façon, à un tour de force théâtral d’une forme inédite, qui dresse un portrait mouvant, à travers les siècles, d’une capitale fantasmatique avant tout, propice à l’inspiration artistique, un territoire urbain vivant façonné par les nombreuses révolutions passées et … futures ? Marie Plantin – La critique du Pariscope