
En 399 avant J.-C., Socrate est condamné à mort par le Tribunal d’Athènes. Le chef d’accusation est politique et religieux : Socrate corromprait la jeunesse en la détournant des chemins que lui trace l’Etat, et il pratiquerait l’impiété en se détournant des dieux de la tradition au profit de nouveaux dieux.
Deux acteurs se prêtent au jeu socratique : tour à tour maître et disciple, Socrate ou son double, ils renversent les rôles (du philosophe, du politicien, du religieux, du juge) pour examiner les rapports qui fondent la cité.
Presse (extrait) :
« En marge du théâtre mi-fictif mi documentaire qu’il développe avec son collectif le Moukden-Théâtre, Olivier Coulon-Jablonka se prête au jeu de la commande. Ce qui lui réussit bien. (…) Les contraintes de l’exercice – une heure maximum, et une scénographie assez légère pour permettre à des lieux non équipés d’accueillir les pièces – ont mené Olivier Coulon-Jablonka sur les traces de Platon. Du procès de Socrate précisément, matière évidente de réflexion sur la démocratie et ses institutions. (…) Grâce à la qualité de jeu de ses interprètes et à son dispositif immersif sans être frontal, Trois songes est une invitation réussie à la philosophie. (…) Le refus d’Olivier Coulon-Jablonka de tout didactisme et infantilisation est d’autant plus remarquable que son sujet touche directement à la pédagogie. (…) Le discret univers visuel du spectacle exprime l’étendue des inquiétudes du Moukden Théâtre. Et son talent dans leur mise en formes. »
Anaïs Heluin, Les Lettres françaises, supplément à l’Humanité du 11 février 2016.